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Le Blog d'images54620
24 juillet 2016

Sao Paulo, le patchwork

 

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sao paulo : Toutes les photos sao paulo - Le blog d'images54620

http://jenesuispasdici.canalblog.com

 

saopaulo (12)

Sao Paulo fait partie des grandes, cinquième au classement des plus grandes villes du monde. Si vous interrogez un moteur de  recherche en fonction du mot utilisé  ville, agglomération ou métropole vous obtiendrez des classements différents. Leurs définitions diffèrent selon les pays qui ne sont pas tous organisés administrativement comme la France. En tant que rat des villes je me suis fabriqué la mienne : la ville commence où finit la campagne, lorsque le béton remplace les champs, à quelques nuances près. Je me rapproche donc du terme « agglomération »,  nos copains anglais disent « greater ». Si l’on arrive en avion le survol donne une idée de la taille de l’agglomération qui vous attend en bas. A Sao Paulo, c’est en bus que je suis arrivé, la route traverse les zones préurbaines, cela donnent une première idée de la ville. Nous avons longés, pas longtemps, des baraques bancales en équilibre au dessus d’un égout noir qui évacuent les détritus de la ville et en dessous des lignes hautes tensions qui apportent les mégawatts nécessaire à la citée. La voici cette  barrière qui annonce l’agglomération : les bidonvilles. Ce mot dit tout en deux syllabes, et c’est encore mieux lorsque Nougaro les mets en musique « regarde là ma ville, elle s’appelle bidon » Dans combien d’années, de mois peut-être, la citée repoussera t’elle cette misère encore plus loin ?

sao01   Street-art quartier Vila Mariana, plus accueillant.

    Street-art selon les quartiers 

Le bus me laisse à la gare routière de Sao Paulo. Il est 7 h, l’heure des travailleurs qui vont au centre ville, comme à Paris St Lazare les gens s’activent vers la correspondance métro. Moi j’ai le temps, je sais que je ne repasserais pas  par ici, normalement je repars en avion. Alors, avant de m’agglomérer dans cette foule je vais jeter un regard à l’extérieur, histoire de voir ou j’ai mis les pieds, ce n’est pas tous les jours que l’on passe par Sao Paulo. Après deux escalators je sors sur une large avenue surmontée d’un viaduc à bagnoles en face d’une barre d’immeubles pas jolie mais en bon état. Quand on arrive en ville…..

Le gris domine, et encore plus avec la forte lumière contrasté du soleil levant. La nature a horreur du vide, la cité aussi, alors les bombeurs ont repris en main la décoration. Depuis l’âge des cavernes l’homo sapiens a repeint ses planques. Je viens de découvrir une grotte de Chauvet au Brésil, une véritable galerie d’art, chaque pilier de béton a son œuvre. Les caricatures parlent : bienvenue à Sao Paulo petite provinciale, attention à ton fric gringo !

A la sortie de la station Tieté de Sao Paulo   A la sortie de la station Tieté de Sao Paulo

Attention petite fille                                                  Vite le fric

La circulation automobile est fluide, vu par un parisien qui fréquente le boulevard Magenta. Je remarque qu’ici comme ailleurs au Brésil les autos sont blanches, noires ou grises. Y aurait-il une taxe sur les couleurs ?   Ce premier contact avec la grande ville d’Amérique du Sud est sans surprise, j’ai appris dans mes voyages que plus une ville est grande plus elle sera un patchwork des genres. Il suffit d’une avenue, d’un pont, d’un parc pour en changer la couleur. Je ne découvrirais pas ceci tout de suite car je traverse sous terre une partie de la ville pour poser mon sac à l’auberge WE Design dans le quartier Vila Mariana, légèrement « bobo ».  Je m’installe dans un beau morceau du patchwork Sao Paulo, les artistes urbains ont  maquillés les murs de dessins plus accueillants qu’à la gare routière. Street-art et environnement se combinent et se complètent, l’un fait l’autre. Dans un monde sauvage une fresque qui ne respecterait pas les codes locaux ne résisterait pas longtemps aux prédateurs urbains.

Après quelques jours passés à arpenter les quartiers de Sao Paulo dont l’avenue Paulista, leurs Champs-Elysées locaux, je ne la trouve pas aussi dense que Paris. Les trottoirs ne sont pas encombrés, et la circulation auto est plus fluide  que rue Lafayette. Comparaison n’est pas raison mais je l’ai fait quand même. La consultation des densités valide mon observation de terrain. Densité Paris 21 000 H/km2, Sao Paulo 7800 seulement,  voici l’explication  en chiffres : la superficie de Sao Paulo est 10 fois plus grande que Paris pour seulement deux fois plus d’habitants. 

Dans une ville on trouve ce que l’on y cherche, la misère ou l’opulence, l’harmonie ou le désordre, Sao Paulo je vais m’y promener au hasard du patchwork selon les lignes de métro, la bleue relie le centre à mon quartier, il y a aussi une jaune, une rouge et une verte. Une ville c’est surtout des gens dans les rues au milieu de bâtiments. Son centre historique n’est qu’une petite pièce de ce méli-mélo urbain. Place de la république, un petit square végétal au milieu d’une architecture début XXe siècle, et une curiosité signée Niemeyer : l’immeuble copan. Commencé en  1957 et fini 1966 c’est la plus grande surface d’habitation au monde, ce n’est pas un HLM. Sa forme en chicane de formule 1 me fait penser à Ayrton Senna né à Sao Paulo en 1960, presque en même temps.

immeuble Copan de Niemeyer   Un beau mélange d'architecture

Place de sé, est-ce la cathédrale qui attire ici les miséreux ? A quelques pas de là, quelques jolies demeures embellissent cette partie du patchwork. Sao Paulo est née sur une petite colline, en 1554 il n’était pas difficile de connaitre les limites du village qui devait être minuscule au milieu d’une nature dense. Puis la construction de l’homme a vite repoussé les limites ville-campagne. On connait la rengaine, exploitation des ressources locales, enrichissement des uns, esclavages des autres, essor économique, indépendance etc…… Aujourd’hui l’agglomération a dévoré 1500 Km2 de terrain vallonné ce qui explique les montées et descentes. Pour parcourir son territoire si durement conquis sur l’hostile mère nature  l’homo-automobilus a creusé des tunnels, et élevé des routes.

Que des voitures grises ou noires !  saopaulo (4)

 Tous ces enchevêtrements de macadam ne sont pas si vilains après le passage des tagueurs qui laissent leurs gravures sur les parois de béton. Je ne pouvais aller au Brésil sans visiter le musée du Foot à Sao Paulo la ville aux  4 clubs de foot. Je ne suis pas certains mais je crois que c’est le seul pays qui ai participé à toutes les coupes du monde. Français, je me souviens de 98, zut un peu de cocorico n’est pas mon genre. Je rappelle que c’est notre premier voisin, 700 km de frontières avec la Guyane. Même ici, ils l’oublient.

saopaulo (34)

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