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Le Blog d'images54620
9 juillet 2023

Laurel et Hardy mes copains de vacances.

 

 

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Lequel sera le nouveau Stan Laurel dans cette classe de Ulverston

Quand j’étais môme les vacances c’était à la maison. Nous ne sommes jamais parti avec nos parents, c’était comme ça, normal. Il y avait un téléviseur dans la famille, dans un coin de la cuisine sans canapé en face. Alors dans les années 60 lorsque qu’un Laurel et Hardy était au programme ORTF nous abandonnions les jeux champêtres avec les copains du village, eux aussi ne connaissaient pas les embouteillages de la nationale 7 que nous rabâchaient les transistors. Nationale 7, l’autoroute du soleil, aussi loin qu’Hawaï dans nos rêves.

 

Stan et Oliver, rigolade assurée. Je ne me rendais pas compte que ces films dataient de plus de 20 ans d’âge. Il a fallu attendre les grimaces de Louis de Funés comme nouveauté comique.

Le duo sans doute le plus célèbre du monde du cinéma, parmi les premiers qui passèrent avec succès du muet au parlant. Ils ont marché dans les pas d’un géant : Charlie Chaplin. Stan Laurel fût comédien dans une troupe de théâtre anglaise en tournée aux USA avec Chaplin en tête d’affiche.

 

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Je ne suis plus môme, c’est bien dommage mais c’est comme ça, normal. Môme je riais de leurs maladresses chroniques, des scénarios burlesques où tout allait de travers mais finalement ne se terminait pas si mal. Les méchants n’étaient pas si méchants, et les faibles s’en tiraient assez bien malgré tout. De temps en temps de la philosophie se glissaient dans la bouche de Stan provoquant une grimace d’étonnement sur le visage lunaire de Oliver. Laurel et Hardy c’étaient nos copains de vacances.

 

Adulte, je décortique, j’analyse les personnages dans le contexte, l’époque, etc.…. , alors forcément je rigole moins. Normal. Un cerveau adulte, le mien en tout cas, réduit sa fonction imaginaire au profit du pragmatisme. Toutefois, j’ai effectué une sauvegarde dans mes sous-programmes cérébraux je n’ai pas supprimé toutes les cases d’enfants à cocher, et parmi elles : Stan Laurel.

 Les congés approchent, alors émissions TV et magazine adaptés à leurs clientèle vendent les indispensables à voir dans une vie. Nous sommes en période de mutation, la tendance du voyage lointain se dégrade, l’avion c’est presque de l’incivilité. Alors on nous affirme qu’en train c’est mieux, moderne et militant avec un dépaysement assuré. Je veux bien le croire quand tu arrives à Paris gare du nord la première fois.

 

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Dans certains milieux pas très éloignés de mon entourage il y avait les indispensables, comme sur les sacs de produits luxueux : Paris, Londres, New-York et Tokyo. Mes sacs d’indispensables sont remplies de truc de mômes, vous savez le fameux « ce que je ferais quand je serais grand ». J’ai déjà coché des cases voir Agostini et Barry Sheene, vous connaissez ? La tombe de Zapata, celle d’Edgar Poe et Parmentier pour y déposer un paquet de frites. Traverser à pied la Bérézina gelé en pensant aux grognards, monter dans un cargo jusqu’à Cayenne en lisant les mémoires d’un bagnard, plein d’autres trucs mais je terminerai avec Johnny à la tour Eiffel. Ce coup-ci ce sera la maison de Stan Laurel, je suis à coté.

 Entre Dublin et Londres il n’était pas difficile d’aiguiller sur Lancaster en sortant du Ferry à Holyhead. Un gros village avec sa voie de chemin de fer connectée sur le réseau national. L'Angleterre, le pays qui inventa le train, a découpé sa campagne avec des rails donnant aux herbivores d’élevage l’occasion de défiler le temps en regardant les trains. Je suis sur qu’ils connaissent les horaires aussi bien que l’aiguilleur.

 

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Holydead - Warrington Bank Quay puis correspondance pour Lancaster. Je m’arrête ici dans une petite maison en haut de la colline. Passez la mairie qui fait face à la reine Victoria, ensuite la cathédrale avec sa flèche, puis l’église de jésus et enfin la troisième rue à droite comme me l’a indiqué Matthew mon hôte dans nos échanges Airbnb. Voilà maintenant vous avez un aperçu de Lancaster.

Église de Jésus ? Je pense qu’il s’agit d’une église catholique sans certitude je ne suis venu pour Stan Laurel. Sans blasphémer il ne faut tout mélanger, Jésus je verrais plus tard, pour l’instant rien à cocher sur le sujet.

Lendemain train vers Ulverston, rendez-vous à Argyke street avec Margaret Jefferson, une comédienne. Elle poussa et éjecta le 16 juin 1890 de son ventre maternel Arthur Stanley Jefferson. Ce bébé deviendra un sacré zigoto et fera rire des milliards de gosses pendant des générations. Aucune anecdote sur sa naissance, aucun signe prémonitoire, le parcours du loustic est normal, presque banal, talent, travail, volonté, et des rencontres qui furent déterminantes.

 Ulverston, english comme une carte postale, une petite ville au bord d’une baie presque sèche à marée basse. Une ville sans grande histoire, modeste. Les visiteurs ne sont pas nombreux, on les distingue facilement des locaux qui font leurs courses, déchargent des camionnettes, promènent leurs chiens toutes choses normales d’une vie tranquille à l’anglaise, tea times et conversation en terrasse.

Stan et Oliver, discrets mais présents, quelqu’un qui ignorerait qu’il marche dans la ville natale de Stan finirait par le remarquer. Sur une vitrine, dans un magasin de thé, devant une boucherie et même sur la vitrine d’artisan qui préviennent à leur façon leurs clients que tout peut arriver pendant des travaux, surtout le pire.

 

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Devant un bâtiments public figés dans le bronze entre deux parterres de fleurs Laurel et Hardy posent en bons copains avec tous les passants qui le souhaitent.

Juste derrière, ce qu’il ne faut pas manquer, le petit musée dans un cinéma genre la dernière séance de la chanson d’Eddy Mitchell. Pas du vintage reconstitué, un vrai vieux cinoche de quartier bien poussiéreux. Je n’y apprend pas grand chose, mais l’atmosphère me transporte illico sur ma chaise en face de la TV dans la cuisine de maman.

 Et en dernier, la petite baraque de la grand-mère, Margaret accoucha chez sa mère, dans une petite rue en descente. Pas la peine d’avoir fait une thèse d’architecture pour deviner le style. Cité ouvrière comme la rue du faubourg à Pierrepont 54620 ou je suis né dans la maison de ma grand-mère qui étaient plus grande que celle de Argyle Street.

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C’est moi Laurel, c’est toi Hardy, c’est toi le gros et moi le petit, c’est moi Laurel c’est toi Hardy et nous sommes de bon amis.

ALBUM PHOTO DE LA VILLE D'UN COPAIN DE VACANCES

 

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