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Le Blog d'images54620
5 avril 2015

Managua, drôle de capitale

Capitale du Nicaragua : Managua, cela ne sert pas à grand-chose de le savoir, on ne parle pas souvent de cette ville dans les médias parisiens, il faudra patienter jusqu’à la prochaine révolution,  ou un tremblement de terre. Comment décrire cette ville  à un français habitué à avoir son église au milieu de son village ? Je caricature beaucoup, une personne  tourmentée par un désordre quelconque qui affirme « il faut remettre l’église au milieu du village », et ainsi rétablir l’ordre, ici il devra d’abord trouver le centre.  Dans cette drôle de capitale je me suis senti comme une fourmi tournant en rond sur une feuille de papier quadrillée 5 mm. Et avec une température au dessus des 30° j’en ai bu des sodas. J’ai donc copié les astuces d’orientation des gens d’ici. Leurs repères sont les terminaux de bus et les marchés qu’ils utilisent  quotidiennement. Facile, comme à Paris  avec les gares et les grosses correspondances de métro. L’UCA, Université Central Amérique se comparent à notre châtelet, grosse correspondance. C’est surtout l’absence de visuels qui me donnait  l’impression d’être sur une feuille de papier quadrillée, il manque une tour Eiffel surmontée d’une pancarte : vous êtes ici. Alors, je me suis trouvé mon repère : Augusto Sandino, le guide « del pueblo » a sa silhouette sur la laguna de Tiscapa, la butte Montmartre local,  le seul point haut. A 25 mètres on peut le voir de loin, parfois. Comme je suis sur une feuille quadrillée alors autant y tracer des grandes lignes. L’avenue Simon Bolivar  part du lac et croise le chemin de Jean Paul II juste d’avant d’arriver à l’UCA, fastoche. Cette piste Jean Paul II, c’est son nom sur la carte,  longe la nouvelle cathédrale et conduit sur la route 01 aboutissant à l’aéroport international, c’est le  chemin que prit sa sainteté lors de sa visite polémique de 1983. Maintenant, Sandiniste et Catholique ont enterrés la hache de guerre et construit une cathédrale musée, en béton mais pas vilaine du tout. Une fois le quadrillage de la ville enregistré dans ma tête, j’ai rajouté quelques cailloux comme le petit poucet, métro centro l’unique centre commercial climatisé  de la ville, le barrio Domingo, avec l’ancienne cathédrale,  la place inter d’où partent les bus de la compagnie nica bus. Voila pour l’orientation qui déroute tant les étrangers. Car en plus la plupart des maisons ne possèdent pas d’adresse précise comme nous l’entendons dans nos villages bien faits avec l’église au milieu. Les 5 grandes rues et 11 rues de la mairie n’existent pas ici.  Les deux millions d’habitants habitent dans des résidences, classes moyenne hautes, des colonies, juste en dessous et des barrios  la traduction officielle est faubourg mais bidons-villes hélas serait plus souvent exact. Les adresses  indiquent le nom du la résidence, parfois une rue proche qui a un numéro et ensuite troisième maison au sud en face de la boucherie « sansos ».  Cela fait de Managua un puzzle de petits villages, comme si 500 communes de France avec leurs histoires de clochers se regrouperaient cote à cote.  Managua n’a pas grand-chose à offrir aux touristes comparée à Granada. La pauvre fait ce qu’elle peut avec ses décorations de propagande des ronds points, la lagune de Tiscapa, deux cathédrales et des street-art.  

La nouvelle cathédrale, allez voir les ronds points dans l'album Managua.

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D'autres street-art dans l'album Managua.

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J’ai logé dans une résidence proche du métro centro, chaque fois que je sortais la patronne m’avertissait des rues et barrios à éviter absolument, avec un brin de mépris envers les pauvres. Un chauffeur de taxi non sandiniste me disait en traversant une zone classée rouge «  j’ai vécu 15 ans à Miami, là-bas les pauvres ont la télévision, le téléphone, et un frigo, ici regardes « caballero »  ils n’ont rien, c’est comment à Paris ? »  Que voulez-vous que je lui réponde, il avait raison. Je ne décris pas ce que j’ai vu dans ce bidon ville, et pas qu’à Managua, les voyageurs le savent : la misère on s’y habitue difficilement, c’est une question de temps.  Puis on s’y fait, car que peut-on y faire ?  En journée la ville donne l’impression d’être fantômes, des avenues vides  paraissent plus larges.   A 19 h le jour s’éteint, les maisons se verrouillent, dans les résidences des vigiles s’installent pour la nuit dans leur guérite, la crainte s’installe. Gares aux loups, une forêt hostile remplace la ville jusqu’au lever du soleil et la première ronde des policiers. Je ne suis pas resté longtemps ici,  je me suis perdu plus d’une fois, notamment lorsque je me suis présenté à la porte de la prison alors que je cherchais un musée. Mais ne comptez pas sur moi pour ternir encore plus son image.  Le monde ne peut pas toujours ressembler à un village gaulois.

Finalement, pas si moche

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Avant de partir je suis monté voir mon guide « Sandino » et du haut des 26 mètres de la lagune Tiscapa, le Montmartre local, on se rend compte que ce n’est pas une ville mais une véritable forêt ou se cachent peut-être les loups dont on parle tant à Managua, la drôle de capitale du Nicaragua.

 

Une adresse d'hôtel, pas de barrio indiqué,juste : de l'église 2 blocs et demi au nord. Heureusement j'ai une boussole dans mon sac. 

 

managua(24)

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