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Le Blog d'images54620
9 avril 2015

San Jose, pas si catholique

Parti de Managua un samedi matin je suis à arrivé à San José dans la nuit, à  23h. En signe de bienvenue le chauffeur nous avertit : cette zone est mal fréquentée, faites attention à vous. Je ne m’étonne pas du refrain coutumier légèrement teinté de rivalité entre voisins, le Costa Rica est jalousé par le Nicaragua, alors un peu de mesquinerie ne fait pas de mal, prudence tout de même il se peut qu’effectivement la zone ne soit pas sur.  A la descente du bus les taxis pirates proposent leurs tarifs aux passagers sans même en connaitre la destination finale, 10 US.  Ils se sont massés autour de moi, seul gringo du bus. Je ne suis pas en terre inconnue et repousse poliment leurs services. Ils n’insistent pas, aucun comportement hostile, tranquille. Dans la rue les taxis, les vrais,  attendent, je me glisse dans le premier et lui indique l’adresse de l’hôtel. Rebelote,  le chauffeur me demande si je suis vraiment certain de vouloir loger là. « C’est une zone rouge, l’hôtel est mal fréquenté, je peux vous amener à un endroit bien mieux situé » L’homme a l’air sympathique, je lui adresse un large sourire, j’essaye d’effacer mon accent  « j’ai réservé et déjà payé, merci de votre aide mais je ne vais pas changer » Il a compris et enclenche la première. Un quart  d’heure plus tard la voiture jaune  s’arrête devant une petite maison rose. « 8 US,  je reste ici le temps que vous soyez en sécurité à l’intérieur » Il joue bien son rôle de faire peur aux touristes.  La rue est petite, en descente et face à un terrain vague mal éclairé. Aucun signe de vie aux alentours, je ne suis pas inquiet,  d’où pourraient surgir les larrons de San José devant me dévaliser ?  Je lui donne l’équivalent  des dollars demandés  en monnaie locale, le colon. Il rechigne un peu et dépose sa recette dans la boite à gants qui lui sert de caisse. Le dollar reste le patron ici. Je ne déteste pas arriver de nuit  car  j’ai le plaisir de découvrir la ville le matin suivant au réveil. C’est si différents nuit et jour.  Déjà j’ai les yeux en face des trous, je suis reposé et en meilleures dispositions. La rue a-t-elle  été lavée pendant le sommeil, les commerces sont-ils ouverts et les trottoirs animés ?  

Dimanche matin, 8h la ville n'est encore réveillée

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« Il est cinq heures paris s’éveille », et non Jacques, il est 8 h, San José ne s’est pas réveillée. Les trottoirs n’ont pas été nettoyés, personne dans la rue seul  un moteur de bus se fait  entendre du coté du parc municipal que j’avais pris pour un terrain vague à l’heure du crime. C’est dimanche à San José, la capitale se repose. Je dois m’occuper de mon départ, le terminal international est loin  alors  je téléphone et demande une réservation vers panama.

«  Complet pendant la semaine sainte, Monsieur, prochaine possibilité dans 5 jours, vous prenez ? »

«  Non merci, au revoir », plan B en action, une carte du pays  est punaisée sur le mur au-dessus du téléphone, c’est le moment de l’étudier.  Deux routes mènent au Panama, l’une est au nord coté Caraïbes, l’autre  le long du Pacifique au sud, la fameuse ligne reliant l’Alaska au Panama, l’interaméricana. Dernière ville du pays avant « the border » Paso Canoas, je voyagerais en local bus jusqu'à la frontière et là je verrais, ce plan B fonctionnera sans problème.  Mais que faire un dimanche à San José ? J’applique mon principe : s’aventurer  au hasard des rues en suivant mon instinct de rat des villes.  Première découverte, nous sommes le dimanche des rameaux, une procession reconstitue le parcours de Jésus entrant dans Jérusalem. Un mannequin sur une mule accompagné des représentants de l’église  marchent ensemble vers la cathédrale. Jésus  est sous bonne protection, des  gardes armés ne laissent personne s’en approcher, pour le moment il ne risque rien. Sans grandes effusions de signes ostentatoires les gens brandissent  leurs rameaux bénis par l’évêque tout le long de ce cortège d’une centaine de mètres. 

 

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Bien sagement, cette  foule a rempli  la cathédrale, après la messe elle ira animer les rues, San José est réveillé.  Ces bons chrétiens font une partie de la ville, mais mon instinct de rat des villes a flairé au passage de quelques rues des graffitis pas si catholique.  J’ai consacré le reste du dimanche après-midi à traquer les graffitis de la ville,  elle ne m’a pas déçu. Des images de styles différents embellissent les murs à l’abandon. Un beau rat des villes et quelques matous m’attendaient au milieu de bien d’autres œuvres parlantes. Les premiers chrétiens dessinaient des poissons sur les murs en signe d’appartenance à une nouvelle communauté, cela a fonctionné n’est ce pas ?  Était-ce du street-art ?

   Pas trés catholique... allez voir le reste de l'album San Jose, street-art et rameaux.

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