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19 septembre 2018

Biélorussie, de Brest à la Bérézina

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Le train reliant Moscou à Brest, la limite du territoire sous influence Moscovite, s’arrête à Minsk. Alors je suis monté dans dedans. Pour deux raisons, premièrement la gare de Brest semble jolie sur les photos et deuxièmement je n’allais pas rester trois semaines à Minsk n’ayant plus d’usine à explorer. Est-il nécessaire de préciser que la fin du monde soviet ne vas pas jusqu’au Finistère, il s’agit de Brest la ville frontière de la république de Bélarus avec la Pologne en zone Schengen européenne. On pense que ce furent des slaves qui les premiers plantèrent leurs maisons en bois au bord du Boug et du Moukhavets deux rivières qui mélangent leurs eaux ici. Un emplacement convoité par les polonais, les germains, les lituaniens et même ceux que l’on nommait les russes de Kiev aujourd’hui Ukrainiens. C’est dire qu’il y eu de la bagarre au fil des siècles. Notamment durant la dernière guerre. Son symbole est la forteresse de Brest. Aujourd’hui elle ne fortifie plus que le sentiment nationaliste. L’histoire est souvent cocasse, ce n’est ni la première fois et sans doute pas la dernière ou nous assistons à des revirements politiques importants.

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La gare de Brest

En 1939 Brest est polonais lorsqu’en l’Allemagne déclenche son offensive. La pauvre armée polonaise fait ce qu’elle peut. Mal équipée avec quelle chars Renault FT de 1918, contre un ennemi bien mieux mécanisé qui remportera cette bataille en quelques jours.  Les allemands livrent la forteresse en paquet cadeaux à leur allié russe selon le pacte signé par Adolf et Joseph. Des personnes peu scrupuleuses et c’est un maigre adjectif.

Le pacte brisé en juin 1941 Hitler décide de reprendre sa forteresse. Il pense que cela sera une affaire de quelques heures. Le feu commença 22 juin et ne s’arrêtera que le 29, la défense « héroïque » de la forteresse fût vaine. Je mets ces guillemets car ceux qu’aujourd’hui les nations glorifient d’héros n’étaient souvent que des pauvres types qui n’avaient pas d’autres issue que de tomber aux champs d’honneur.

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Jardin intérieur                                                   Forteresse

J’ai passé un après-midi dans la forteresse. Les russes savent très bien faire des monuments qui posent l’histoire. Il faut passer sous l’étoile creuse en béton avant d’arriver au bout d’une longue ligne droite où pendant le parcours des chants patriotique à voix basse mettent l’ambiance. Au bout du chemin on bute sur ce bloc de béton carré d’on émane une tête d’homme menton posé sur la pierre, regard vers le sol. Juste un visage, le corps ne fait qu’un avec la pierre pour l’éternité peut-être pas mais pour longtemps surement. Cette pesanteur est encore alourdie par la présence de jeunes soldats, deux garçons et deux filles aux quatre coins d’une flamme genre soldat inconnu.

Je ne m’éternise pas.

Un petit passage au musée des trains anciens rentre plus dans mes envies. Je préfère les locomotives aux tanks. Le reste de la ville est du standard régional, tracé à l’équerre. Une avenue principale animée le soir, quelques statues de bronze décoratives au milieu des allées plantées d’arbres égayent un peu le quadrillage. En me faufilant dans les cours j’ai pu espionner le quotidien des familles. Etonnant ce changement d’atmosphère de la rue à la cour, des jardins en pleine ville ou poussent des légumes. Chaque cour possède ces celliers de stockages pour les victuailles en préparatif de l’hiver.

 

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   Je préfére aux tanks.                                                                    Grodno

Grodno  l’étape suivante me fût recommandée par une dame à qui je demandais mon chemin à Minsk. Contente de discuter avec un étranger, elle me vanta sa ville d’origine bien plus typique avec sa petite église en pierre du XI siècle, l’église Kaloskaya.

Je m’y suis arrêté. C’est une ville plus catholique qu’orthodoxe, les messes sont dites en polonais. On y trouve aussi une synagogue et toujours Lénine debout devant un bâtiment qui de date pas des rois de Pologne qui habitaient en été un château dominant le fleuve Niémen. Celui que Napoléon franchit sur sa route vers Moscou. Il aurait dû y réfléchir à deux fois avant. Le théâtre marque nettement sa différence architecturale.  

Grodno me laissera le souvenir du centre d’immigration ou j’ai tenté de m’inscrire pour ne pas dépasser le délai de 5 jours. J’ai rapidement abandonné ma régularisation. Personne ne pratiquant une autre langue que le russe. Quelque fois je pense sincèrement qu’après tout ce n’est si mal que des pays résistent à l’anglais.

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Il me restait encore du temps, alors pourquoi ne pas retourner à Borisov, 80 km de Minsk. Au bord d’une petite rivière au nom très connue en France, même si certain ne savent pas qu’il s’agit d’un cours d’eau et encore moins le tracer sur la carte : La Bérézina. Elle serpente doucement dans les plaines de Biélorussie en cherchant son chemin entre les forêts. Elle ne serait jamais rentrée dans l’histoire européenne si elle ne barrait pas la route à la grande armée pendant sa retraite de Russie. Napoléon hésita à prendre ce passage et réfléchit à un crochet plus au sud, puis il se dit que prise par les glaces la Bérézina serait praticable. On connait le déroulement, le commencement de la fin pour l’empereur. Pour les français la Bérézina est une sévère raclée, une défaite, les russes la considèrent comme une victoire de Napoléon car il réussit à passer là ou normalement il n’aurait pu le faire.

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Ce serail l'endroit exact ou passa Napoléon

 

Tchitchagov, le commandant en chef russe à Borisov, très francophile, porte la responsabilité de la fuite de l’empereur.

«Pierre Wittgenstein a sauvé Saint-Pétersbourg, mon mari, la Russie et Tchitchagov Napoléon !» se serait exprimé l’épouse de Koutousov.

Ce misérable mourra en exil à Paris. Misérable est l’adjectif que lui ont rajouté les russes chaque fois qu’il le cite. Je repense à tout ceci en traversant cette rivière à Borisov en rejoignant le parking. Je préfère les petites anecdotes à la grande histoire.

J’ai refait le tour des monuments français et revisiter le minuscule musée. La conservatrice du musée se souvient de l’anecdote de 2012 lorsqu’elle se prit à partie avec un monsieur «je sais tout » lors du bicentenaire. Nous avons ri ensemble lorsque j’imitais l’utilisation d’un détecteur de métaux à la recherche de reliques. Ce n’est pas autorisé me dit-elle.

Les paysans du coin ramassent encore des objets en binant les patates. Ils m’ont montré des boites pleines de balles de fusil, de boucles de ceinture, de fers à cheval, tout ce que l’on trouve habituellement. Un contact à Minsk lui m’a exhibé des pièces de monnaie française, en argent et une en or.

Lui ne binait ses patates. 

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On y trouve aussi beaucoup de champignons. 

 

 

Biélorussie

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