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Le Blog d'images54620
11 juillet 2015

l’imprononçable Tbilissi

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J’aime les cartes de géographie, les vintages avec leurs belles illustrations : des éléphants en Afrique,  des tigres en inde, des ours au canada, c’est vrai j’ai vu tous ces animaux dans des zoos. Je regarde  précisément les nouvelles cartes numériques avec leurs « big data » et leurs illustrations en live : la météo, les photos, les sites touristique  et l’adresse du bistrot le plus près. Si les « big data » sont incomplets il faudra se renseigner sur le terrain, avec une langue on va partout me disait ma mère qui n’a jamais quitté son village. Sur les cartes émises par des pays en conflit la ligne des frontières ne passe par le même endroit. Evidemment la frontière France-Luxembourg n’est pas flottante, d’ailleurs elle est tracée sur la carte et plus sur le terrain. Vous pouvez la passer avec des valises remplies de ce que vous voulez sans grands risques d’être ennuyé par un uniforme qui se montrerait curieux à votre égard. Ce n’est pas le cas des milliers de lignes de démarcation qui font les contours des cartes dites politiques. Prudent avant un départ je me renseigne sur les relations entre les pays à traverser. En France on parle peu des pays du Caucase, on a même du mal à les situer sont-ils en Asie ou en Europe ? Le ministère des affaires étrangères répond : en Europe.

 

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 Ces pays n’entretiennent pas de relation aussi amicale que la France et le Luxembourg, pourtant tout  n’est pas OK entre ces deux là, je ne suis pas ici pour parler du grand Duché mais de l’Arménie au centre du Caucase. J’ai regardé les recommandations du quai d’Orsay et des ambassades concernés : Arménie-Turquie, pas du tout amis surtout en 2015 un mauvais centenaire qui ne rapproche pas, Arménie-Azerbaïdjan pas amis à cause du haut Karabakh une affaire compliquée, Arménie-Iran amis mais ce n’est pas ma route, Arménie-Géorgie amis et c’est mon chemin, « go to the border » : La Géorgie.

 

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La capitale au nom imprononçable : Tbilissi. Ce pays 10 fois plus petit que la France avait, en 2008, déclaré la guerre à la Russie 245 fois plus grand que lui ! Merci les big data. Une bagarre pour des territoires si petits qu’ils ne figurent pas sur nos cartes. Le monde n’est pas un cadastre enregistré Ad vitam æternama chez un notaire universel, il bougera toujours.

Me voici arrivé à Tbilissi au pied de l’hôtel conseillé par un voyageur. Avec l’adresse sur un bout de papier il m’a fallu chercher dans un dédales de ruelles malsaines avant enfin d’être au pied de cet escalier branlant relié à une façade menaçant de s’écrouler si une porte se claque brutalement. J’hésite, c’est louche même pas un écriteau « guest-house ». J’ai connu pire, j’y vais. Etonnement  l’intérieur est cossu, même chic, il ne reste qu’une chambre  double dépassant mon budget. Demi-tour, sur le chemin j’ai repéré des petits hôtels, le premier fera l’affaire, confortable, bon marché, bien situé,  j’en fais mon quartier général pour la conquête de Tbilissi.  La ville mérite qu’on y passe du temps. Pas de surprises sur l’essentiel, on reconnait bien le style des anciennes colonies CCCP, je ne vais pas me faire d’ami avec ce vocabulaire. 

 

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Tbilissi est bâtie depuis le Vème siècle  sur les rives de la Koura qui dévalent au pied de falaises. La cité est donc post Staline, né en Géorgie. Au fils du temps et au bord de l’eau la ville a escaladé les falaises, beaucoup d’escaliers vont me faire souffrir. Car les églises à voir absolument sont perchés en hauteur mettant les pauvres pêcheurs à la peine, un chemin de croix pour les touristes chargés de matériel photo.  La vielle ville a souffert, beaucoup de maison ne tiennent en équilibre que par la magie du saint Esprit.  Ces ravages, ce ne sont pas les chars russes en 2008, mais la nature qui en est responsable, en 2002 la terre a tremblé et Tbilissi n’est pas encore entièrement remise. Mes incursions dans des recoins sinistrés me longe dans l’univers d’Albert (Albert Dubout 1905-1976). 

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Quelques rues ont été reconstruites mais il reste trop de maisons rafistolées à la « Dubout », illustrateur connu pour ces tuyaux de poêle raccommodés avec du fil de fer. Ces illustrations de bricolages impossibles ont laissé une expression, on dit d’un «montage à la Dubout» qu’il ne fonctionnera pas longtemps. Cela donne un charme malsain à cette vieille ville, c’est amusant en bande dessiné, en vrai pas vraiment, ça craint plutôt. Les habitants me sourient lorsqu’il me surprenne me faufilant à l’intérieur de ce que j’appelle des ruines et eux leurs habitats   .

 

 

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Les allemandes envahissent Tbilissi

 

Je n’ai pas souvent vu ceci, des immeubles aux façades en partie tombées refaites de bric et de broc dévoilent l’intimité des intérieurs. Des murs lézardés de crevasses effraieraient les experts parisiens qui rapidement étayeraient avec des charpentes provisoires, impossible ici les étais combleraient les rues, et alors les grosses Mercedes ne pourraient plus circuler.  Un  photographe voit d’un mauvais œil un intrus qui se glisse dans son cadre et contrarie l’idée du cliché, ici c’est la grosse bagnole qui dénote au milieu de ce qui semble de la pauvreté. Les grosses allemandes envahissent Tbilissi, est-ce mieux que des chars russes ? Tbilissi m’a conquis, je reviendrai.  Je n’ai pas évoqué la dévotion visible dans les églises, les bains dans une eau très sulfureuse, les nombreux « cavistes » de vin locaux, et du musée de l’automobile russe en banlieue, j’y ai passé une matinée à causer piston et mécanique. Bravo à ces  architectes qui savent implanter du moderne dans un patrimoine. Faudra t-il un tremblement de terre à Paris pour que Beaubourg et la BNF ne se sentent plus seul, je ne le souhaite pas mais un peu d’audace architecturale ne me déplairait pas.

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J’ai mis l’accent sur les dommages que laisse une catastrophe car j’ai pensé à une copine, Alexandra, en chemin vers Katmandou, que va-t-elle trouver moins d’un après le séisme.

A votre tour promenez-vous dans les rues de l’imprononçable Tbilissi en visitant l’album dans ce blog.  

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