Gilets jaunes 27 juillet 2019

Gilets jaunes Chalecos amarillos yellow vests 27/07/2019

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C’est quand qu’on mange ?

La 37eme étape des gilets jaunes fût longues presque 20 km et n’aura apporté aucune surprise majeure. Départ du champ de Mars, dieu de la guerre, devant le mur de la paix. Si l’ardeur des jaunes semble en baisse, leur ténacité est inaltérable. Ils sont peu nombreux mais toujours là. La hache de guerre n’est pas encore enterrée n’en déplaise à Joffre juché sur son cheval face la tour Eiffel et brandissant son bâton de maréchal au-dessus des gilets jaunes qui l’ignore totalement.

Tout loin là-haut de l’autre côté de la tour Eiffel sur la place du Trocadéro Foch fait le malin sur son bourrin, sans képi. Ces deux maréchaux d’une des pires guerres de notre histoire ont-ils encore leur place ?  

Police et gendarmerie sont parqués aux abords de la cavalerie et de l’école miliaire. Une petite pensée pour un général de mon village qui fût professeur ici et eut comme élève Pétain, qui n’a pas sa statue de maréchal. Georges Louis Guinot, comme les produits de beauté avec qui il n’y a aucun lien. J’ai habité 30 ans dans la maison du général, mon grand-père italien en racheta les ruines à sa petite fille. Lui aussi eu affaire à des gilets jaunes en son temps. En 1906 en tant que gouverneur militaire il doit maintenir l’ordre face aux grèves des mineurs dans le nord conséquence de la plus grande catastrophe minière française : Courrières. Je ne me suis pas beaucoup penché sur le sujet, le ministre de l’intérieur était Clemenceau, qui ne rime pas avec « nique ta mère ». D’ailleurs cette expression vulgaire n’existait pas. En avaient-ils d'autres ? 

Ce matin il fait frais, en dessous de la moyenne selon les météorologues qui nous gavent de statistiques toutes les heures. Hier Paris avait battu les records de chaleur affolants la population obligeant les ministres à mouiller leurs chemises sur le terrain.« Ne vous inquiétez pas, on va tous cuire » Alors la ministre du transport distribue des bouteilles d’eau gare St Lazare. Eh bien un jour plus tard les gilets jaunes se réchauffent avec un café à la terrasse du bistrot le plus proche du champ de mars.

C’est parti, en fanfare un tambour bat la mesure, ce qui reste du bataillon des gilets jaunes marche dans Paris. C’est certain cela n’a pas l’allure de la grande armée de novembre et décembre. Mais ils sont encore là même si Macron ne le veut pas.

Les forces de l’ordre surveillent, filment et fichent peut-être. A mois que leur arsenal numérique ne servira qu’à les protéger en cas d’accusations de violence policière. Car c’est aussi vrai que beaucoup de marcheurs gilets jaunes remplissent les cloud d’images qui peuvent relancer une affaire Benalla. Cela fait maintenant des mois que je vois les mêmes. Le chauffeur de taxi en trottinette avec chaque samedi un slogan différents. Ce jeune homme appelons-le A, 30 ans un paysan normand qui ne supporte plus ce système mais se pose beaucoup de questions pour le remplacement, par quoi, avec qui et comment ? Il mesure le précipice à franchir. En attendant il doit vivre avec 1000€ par mois et se demande s’il est raisonnable de fonder une famille dans un monde qu’il ne veut plus. Ce jeune couple franco hollandaise essaye de vivre en marge du système dans un squat hollandais à la campagne. Ils ne veulent plus d’état mais ne veulent pas que ADP passe dans les mains du privé car l’état c’est mieux en attendant. Un jeune militaire s’est fabriqué son tee-shirt perso : Che Guevara en jaune. Je vais vite montrer ceci à mon contact à Santiago de Cuba. Une jeune femme J, elle filme tous les samedis avec son petit smartphone et prépare un grand film peut-être. Il faut donner  une suite à celui de Ruffin. Junior le petit chien à vélo avec son maître gambadent  affublé d’un ballon jaune entre les manifestants. J’ai vite reconnu l’ancien ouvrier d’usine avec sa médaille Castagner.

Devant la prison de la santé, les marcheurs marquent le pas et chantent en cœur vous avez deviné ? Non !

Il est où Steve ? Castagner en prison. De Rugy est déjà oublié.

 Difficile de trouver un casse-croûte sur le parcours, la gendarmerie a chassé du cortégé la cantine, le food-truck qui nourrissait l’armée jaune. Est-ce volontaire se demandent certains ? Ou simple mesure de sécurité ?

Et pas une boulangerie tout le long du boulevard Arago long comme le méridien.

Place Denfert-Rochereau l’accès aux commerces nous est refusé, interdit de quitter le troupeau. Et c’est ainsi bien gardé que se termine l’acte 37 au pied de Léon Blum qui fût, il se le dit, un grand socialiste.

Les congés payés c’est lui. Nous appelions ceci des acquis sociaux.