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Le Blog d'images54620
11 février 2022

Guanajuato, Carlos et Carmen.

IMG_0433

Les villes avec des ruelles en escaliers qui partent dans tous les sens imposés par un relief montagneux sont amusantes, au début. Cela dépendra ensuite de l’accessibilité à votre habitation.

Je n’envie pas les habitants de ces maisons accrochés sur un rocher sans autres accès que leurs guibolles. Surtout moi qui oublie trop souvent quelque chose. Zut je dois remonter ou redescendre. Car en effet vous pouvez habiter en haut ou en bas, mais dans les deux cas il faudra les monter ces escaliers, soit en rentrant soit en sortant. C’est vrai que les toubibs affirment que votre cœur s’en portera mieux. Il faut bien y trouver un coté positif et je m’interroge si ce paramètre influe, réellement, sur l’espérance de vie. A Guanajuato c’est en rentrant que je suis dans le sens monté. Mais j’ai le choix entre deux ruelle, l’une escaliers l’autre pavée. La pavée en descendant le matin car elle débouche sur une très jolie petite place avec une marchande de beignets et café. Le soir, le plus court chemin passe par les escaliers.

Les escaliers le soir   Le rue pavée le matin

 

Guanajuato capitale de l’état du même nom est déclaré patrimoine mondiale de l’Unesco depuis 1988. Ce n’est pas cette médaille qui m’a poussé à monté jusqu’ici mais Guanajuato la bariolée avec ces taches de couleurs vives dégoulinants sur le gris de la montagne. Il faut des premiers arrivants, ici ce furent les mineurs au milieu du 16eme siècle qui tapèrent dans le dur pour en extraire des cailloux précieux et du cuivre. La ville peut aussi se vanter d’un premier drôle dans la guerre d’indépendance avec Miguel Hidalgo né à quelques kilomètres. Un curé de campagne un peu louche ( il eut 5 enfants), qui devint général et perdit sa tête. En 1810 il ne supporte pas que Ferdinand VII roi d’Espagne perdre son trône au profit de Joseph Bonaparte qui n’a pas beaucoup brillé sur ce coup. Il lance l’appelle à l’insurrection depuis son église et rejoint Guanajuato où les mineurs gonflent les rangs de sa maigre armée de paysans.

 

 

Attention scènes pouvant choquer.    Attention scènes pouvant choquer.

Cela ne dure pas longtemps car en 1811 il est arrêté et décapité. Grace à cette courte période il entra dans la grande histoire de l’Amérique latine. C’est le Georges Washington du Mexique, je ne vais me faire d’amis avec cette comparaison, tant pis. Un musée, Alhóndiga de Granaditas, ancienne halle aux grains qui fût la première prise de guerre des insurgés raconte tout ça en images avec un mural peint par José Chávez Morado. Il faudrait avertir les personnes sensibles aux scènes de violence. Je vous laisse juger les images.

 Cette jolie ville colorée recéle de surprise gore. Je l’avoue c’est aussi pour revoir une vieille connaissance que je suis repassée à Guanajuato : Rémigio Leroy. Je suis déjà passé par ici, plus jeune. Cela peut faire une différence émotive. Le cimetière Sainte Paule à cette particularité que certains corps ne se décompose mais se momifie. Ce n’est certainement pas le seul mais eux en ont fait un musée. Inauguré en 1861 le cimetière se serait vite rempli avec des épidémies . La municipalité instaura une taxe quinquennale pour garder les corps «au sec» dans leur propre tombe, sinon ce sera la fosse commune. Le premier à en faire les frais sera le français Rémigio Leroy né à Paris en 1815 il mourut d’une dysenterie en 1865 à Guanajuato.

 Restes d'Hallowen ?   Je n'ai pas osé les chasser.

Il décède pendant l’intervention militaire française au Mexique. Sa naissance française lui fût elle défavorable même s’il était installé ici avant la triste aventure de Napoléon III. Cela pesa t-il dans la décision de le sortir en premier de son « RIP » ? Il avait fait des études de médecin à Mexico et épousa une mexicaine en 1839, elle même médecin. Cela laisse supposer une appartenance à la classe supérieure pourtant sa veuve refusa de payer. Pourquoi ?

Alors Les fossoyeurs exhumèrent Rémigio mais en constatant l’état du corps momifié ils eurent l’idée d’un petit commerce plutôt que la fosse commune. Dans une planque discrète ils exubérèrent les corps momifiés en échange de quelques piécettes. Aujourd’hui cela s’appelle le musées des momies où une cinquantaine de cadavres grimacent face à des vivants plus ou moins à l’aise.

Macabre ?

horrible ! Je me pose la question de la crémation.

Je ne mettrai pas d’images.

En échange vous verrez une momie automobile qui attend la casse auto pour un don d’organes et recyclage puis une bonne vieille VW au purgatoire devant le cimetière.

 Au purgatoire devant le cimetière.     En attende de recyclage

Le deuxième endroit le plus visité de Guanajato est une ruelle de 65 cm de large dans son passage le plus étroit, la ruelle du baiser. Un plagiat de Roméo Juliette. Une jeune fille riche s’éprend d’un mineur forcément pauvre. Le père de Carmen préférant « vendre » la main de sa fille à un riche colon espagnol, il rejette cet amour. Carlos, le mineur, achète la maison en face de Carmen où les deux balcons sont à touche touche. Comment un fauché aurait-il pu acheter une maison ?

C’est le scénario de la légende.

Le père les surprend sur les balcons, il poignarde sa fille. Désespéré Carlos se jette dans un puits de la mine. Belle histoire qui offre en héritage un commerce aux propriétaires des deux balcons, 50 pesos la photo.

 

La ruelle du baiser  Carmen et Carlos : 50 pesos la photo

Tous ces escaliers ouvrent l’appétit. Dans ce pays il faut aimer la barbaque, pas mon cas. Heureusement dans les marchés populaires je peux choisir les ingrédients dans mon burritos. Les gens s’étonnent que je refuse de goûter el chicarron, un indispensable de la table. De la viande de porc grillée bien croustillantes, ils en raffolent. Le marché de Guanajuato est accessible de plein pied, c’est déjà ça de gagner. Les marchés ne font pas forcément partie de mes préférences même si parfois ils peuvent se montrer très photogénique,toutefois ils sont pratiques pour se nourrir sans y laisser un gros billet, petit budget. Entre deux allées je tombe face à un jeune boucher courbé sous une carcasse de bœuf de 120 kg ! A peu près son propre poids.

 

120 kg de viande morte autant de viande vivante.     Marché de Guanajato

Le reste du temps je le perd à m’aventurer au hasard des angles et recoins qui m’ouvrent des passages vers des inconnus. Je croise Édith Piaf, la vie en rose, à quelques mètres de la maison, rose aussi, de Jorge Negrete un grand chanteur populaire.

 Bien entendu j’ai fait comme tout le monde j’ai pris le funiculaire pour la vue mais je suis redescendu à pied.

Montmartre    Montmartre

 

Merci à Hélène Blocquaux pour son travail sur Rémilio Leroy emprunté sur sur généanet.

 

 Le Clic pour L'album comme d'habitude

 

 

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