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19 août 2021

Bruges: une gaufre à la Venise.

 

«  La Venise du nord » : Bruges chef lieu de la Flandre occidentale belge. Plusieurs villes en bord de mer avec des canaux se comparent à la sérénissimes Italienne. Le guide du routard en a dressé une liste d’une vingtaine dans le monde. D’abord, à Bruges la mer n’est plus là, il reste bien les canaux et comme à Venise, la vraie, un certain romantisme

à la sauce flamande qui sent la gaufre. Je ne me moque pas, nous sommes au plat pays avec «un ciel si gris qu'un canal s'est perdu,avec un ciel si gris qu'il fait l’humilité». C’est Jacques Brel lui-même qui le chanta, il le sait bien c’était le sien.

Nous avons eu de la chance car pendant la semaine passée à Bruges le soleil inondait de lumière les petites ruelles et dessinait sur les façades des ombres géométriques.

 

 

Ombre.    Un canal s'est perdu

La gare, sans être vilaine, ne respecte pas le style flamand. Je la verrais mieux dans un pays plus à l’est. Pas important. Elle fût reconstruite en dehors de l’ancienne cité ainsi elle ne nuit en rien au patrimoine médiéval coché par l’Unesco.

Descendu du train en quelques pas je change d’époque en traversant le canal à bagnole, le «buiten begijnenvest». On peut traduire par boulevard du béguinage. Béguinage? Un cloître ou vivent des femmes religieuse sans avoir prononcé de vœux.

 

 

Béguinage   Parc intérieur du béguinage

 

Bruges est ceinturé par un canal avec de l’eau, comme ceux de Venise, et un autre avec du goudron comme partout. Cette ceinture de macadam où s’usent des milliers de pneus n’a rien de comparable avec nos maréchaux parisiens, les boulevards pas les militaires. Les gondoles à pneus s’arrêtent gentillement et redémarrent tout aussi doucement sans qu’aucun klaxon ne viennent inquiéter les canards pataugeant sur l’eau des canaux.

Parfois les péniches, se sont les gondoles de Venise en beaucoup plus gros, croisent les automobiles. C’est alors le pont levis qui règle la circulation.

 

 

Priorité au plus gros     Pont levis

Je marche dans la veille Bruges. Les pavés des rues et les briques des maisons pixelisent le décor modifiant le prestigieux style flamand en pointillisme tout en conservant la sobriété des couleurs local. Ce n’est pas banal.

Je kiffe plus la brique prolétaire que la pierre de taille bourgeoise. Et ici, comme dans d’autres pays, la brique jouent la bourgeoise. Les riches marchands depuis le XVII eme siècle bâtirent leurs demeures avec ces hautes façades en escaliers qui mèneraient au ciel si bas. La hauteur seraient à l’échelle de leur coffre fort disent les guides. N’importe quoi ! Elles sont toutes de la même hauteur à quelques escaliers prêts. C’est qu’à l’époque et bien « on ne saurait faire plus haut » comme disent les belges. Ces propriétaires austères aussi riches étaient-ils comprenant qu’ils ne pourraient jamais atteindre le ciel aussi bas serait-il, dépensèrent leurs argents dans des ornements religieux ou en rapport avec leur source de fortune. La religion catholique est à chaque coin de rue. Un saint, Jésus Marie et toutes la sainte famille veillent sur leurs paroissiens. Au moyen âge la vidéo surveillance c’était eux.

 

St Nicolas très populaire en Flande   Briques et pavés

 

Vers 1134, un gros grain de sable change l’histoire de Bruges, ce qui devait être une catastrophe naturelle se transforma en miracle grâce à la providence et à la perspicacité des habitants. Un raz de marée ouvrit un chenal dans le sable jusqu’à Bruges transformant ce village de paysans en traider. Dieu retira la mer pour Moise, il l’apporta aux brugeois. Cela les rendit peut-être plus croyant, plus commerçant c’est certain. Le terme de bourse fit son apparition ici. Échanges, paiements, dettes toutes ces opérations entre négociants se compliquèrent. Elle se déroulaient en plusieurs langues avec des monnaies et des mesures différentes. Une source de conflit jamais bénéfique pour les affaires. Les bons comptes font les bons amis. Début du XIV éme vendeurs et acheteurs prirent l’habitude de négocier leurs affaires sur une placette situé devant le bistrot de la famille van Der Buerse. Une bonne bière facilite les accords. Les bistrots sont importants dans l’histoire.

Les traders de Bruges  Biére

 

En 1429 ce fût le top du bling bling avec le troisième mariage de Philippe le Bon, duc de Bourgogne et Isabelle de Portugal, à Bruges. La ville était tombé dans l’escarcelle de la bourgogne par l’alliance de son père avec Marguerite de Maele héritière des Flandres. Il éblouit l’Europe avec le faste des cérémonies et créa sa propre chevalerie, la toison d’or. J’imagine si Stéphane Bern avaient été invité !

En vous promenant dans Bruges vous croiserez souvent ces personnages entre des gaufres et du chocolat. Aujourd’hui la «cancel culture» militerait pour détacher à Philippe son qualificatif Le Bon, Il livra Jeanne d’Arc aux anglais. Son fils Charles dit le Téméraire repose à Bruges près de sa fille qui ramena ses cendres à Bruges. Enfin ce qu’il en restait. En lorraine, et peut-être aussi ailleurs, on apprend à l’école que son corps fût dévoré à Nancy par des loups après sa défaite face au bon roi René. Des histoires à faire peur, merci l’instit !

 

 

Charles le Téméraire  Cygnes

 Restons dans l’horreur, Marie la fille du téméraire épousa en 1477 Maximilien Ier d’Autriche. A 25 ans Marie chute de son cheval Maximilien devient veuf. Il se rendit si impopulaire que les brugeois se révoltèrent et condamnèrent à mort son conseiller et ami Pieter Lanckhals ( long cou). Maximilien dut assisté à la décapitation. Plus tard il ordonnera aux habitants de la ville de prendre soin des cygnes (long cou) en mémoire de Pieter. Voilà pourquoi les cygnes ont un petit privilège sur les canards à Bruges. Ils en ont fait une spécialité de chocolat blanc.

 L’histoire est partout avec un peu d’imagination et parfois elle ressuscite sous nos pieds, pour preuve ces fouilles archéologique en plein centre ville.

 IMG_4699  Fouilles d'un cimetière moyen âge au XVIII

Les écologistes nous le répètent tout le temps, des fois la nature gagne. En trois siècle elle repris le chenal qui s’est de nouveau ensablé. Le déclin de Bruges s’accéléra avec le commerce vers les Amériques qui se développera du coté néerlandais.   Bien que Bruges possèdent de beaux musée, de très belles églises, j’ai parcouru les pavés au hasard des ruelles. Je n’ai visité qu’un musée celui de la frite, une atmosphère que la sérénissime italienne n’oserait revendiquer.

Cliquez sur la frite pour l'album photo : 

IMG_4861

 

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