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Le Blog d'images54620
21 mars 2019

Camagüey, la bourgeoise

place

Camagüey sera notre étape entre Santiago et La Havane voulant éviter un trop long trajet routier. Elle ne figure pas au top 5 des villes à voir absolument, aucun fait d’armes et aucune grande figure de la révolution ne sont venus enluminer son histoire. Est-ce ceci qui la rend différentes des autres ? La population est plus blanche, semble porter des vêtements plus chics, je n’aime pas cette remarque cependant il est exact que nous croisons moins de t-shirts abandonnés par les touristes, forcément s’il y a moins passage.

Regardons la carte, en voyage c’est pratique. Sur la route de Santiago à La Havane nous pouvions faire une halte à Cienfuegos la ville de Camillo le grand copain de Fidel en effigie sur  les billets de 20 peso, disparu dans un avion qui décolla, justement, de Camagüey. Ou à Santa-Clara, là où l’icône du pays el commandante Che en attaquant un train blindé apporta la victoria à la révolution, « hasta siempre ». Bien qu’il ne figure que sur le billet de 3 pesos sa légendaire gueule de beau gosse est devenue un symbole révolutionnaire visible dans toutes les rues de Cuba et du monde…..libre. Restait la perle du pays, Trinidad, trop belle pour rester réelle.  Mais nous connaissions ces trois villes et avions envie de voir l’intérieur de l’île. Alors ce fût Santiago Camagüey en bus nationale pour le premier tiers du parcours, le reste en taxi collectif jusqu’à notre base à La Havane.  

La quiétude des rues de Camagüey se ressent immédiatement après la pollution sonore de Santiago. Moins de vieux camions, beaucoup de motos électriques fabriquées en Chine transitant pas le Panama. J’observe l’évolution des véhicules et je pressens que Cuba va passer du moteurs deux temps des années 1960 à l’électrique rapidement. 

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La répartition des rues n’applique pas l’habituel quadrillage des villes des Amériques, c’est pourtant pratique, pourquoi les constructeurs de Camagüey ont dérogé ce principe ? Il parait que c’était un moyen de défense contre les raides de pirates, plus difficile d’avancer dans des rues en courbe pour l’attaquant, plus facile de tendre des guet-apens du coté des défenseurs. Enfin, cela n’empêcha Henri Morgan, ce pirate fît trembler les caraïbes, de piller Camagüey en 1668 et de repartir avec un drôle de butin : 500 vaches ! Les bovins sont encore aujourd’hui l’une des ressources de cette région. Nous avons compté beaucoup de vaches dans les champs et des vendeurs de fromages au bord des routes attendent le client. S’agit-il des descendants de pirates reconvertis en éleveurs ?

 

La place Ignacio Agramonte, disons le centre ville car la plus fréquentée, offre un espace de tranquillité encadré par une église, des demeures coloniales et l’agréable terrasse du bistrot «café ciudad». J’ai toujours ce même plaisir à verser, doucement, la canette de limonade dans un verre remplie de glaçons. Le petit craquement des glaçons lorsque le liquide dégouline et se faufile entre les petits carrés attise ma soif, il faut se retenir et apprécier le moment. ça je ne sais pas le faire. Micheline a son café, sa cigarette, et en plus un orchestre de quatre musiciens avec une chanteuse. Elle sait savourer.

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                                                                                                                 Le Che, si quand même

Au milieu de la place un cavalier pique les nuages de son épée dressée vers le ciel face au couleur national. Son cheval marque le pas, impatient il attend le coup d’éperon de son maitre et l’emporter vers une gloire éternelle.  L’homme porte un uniforme, un chapeau et un pistolet à la ceinture, c’est Ignacio Agramonte, né à Camagüey. Une sacrée allure, de quoi rendre jaloux tous les bronzes de Simon Bolivar d’Amérique du sud. Il a les conditions requises d’un héros, mort au combat à 32 ans pendant la guerre d’indépendance. Juste en dessous de la révolution dans le classement. A part José Marty qui reste le numéro un des héros nationaux, parce que Castro l’a bien voulu. Comme aucun révolutionnaire ne figure dans les registres de naissance de la ville c’est Agramonte qui trône au milieu de la ville. A l’endroit même où les espagnols exécutèrent leurs condamnés à mort.

18h, cachés dans les arbres de la place des hauts parleurs diffuse subitement l’hymne national, le son est aussi mauvais que dans une gare parisienne un jour de grève. Les cubains se lèvent, normal, les quelques touristes comprennent et font de même. C’est la descente du drapeau national.  Selon les jours deux hommes ou un homme une femme font le tour de la place, donc d’Ignacio sur son cheval, baissent les couleurs, les replient et refont le trajet inverse. Leurs costumes ne ressemblent pas à un uniforme, plutôt traditionnel. Le moment est sérieux, sans exagération et ne dure que quelques minutes.

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Tout près de cette place, au hasard des promenades je passe devant la maison de naissance d’un cubain bien connu dans la science médicale, carlos Finlay. Je connaissais le personnage et sa découverte sur la propagation de la fièvre jaune et d’autres maladies par les moustiques. Je le pensais américain à cause de son action lors du percement du canal de Panama par les USA après l’échec des français en partie à cause de ces maladies. J’avoue mon ignorance à l’homme devant la porte, du coup pour me certifier que Findlay est bien Cubain il me propose une visite gratuite des quelques petites pièces de la maison. Peu de choses à voir mais maintenant je n’oublierais pas la leçon, il était cubain.

Même si Camagüey parait un peu plus bourgeoise, les difficultés cubaines sont aussi là. Dès qu’un arrivage de marchandises est prévu les files d’attente devant les magasins poussent.

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Nouvel arrivage, la queue                                                          Maison de Carlos Findlay

Attirés par un menu indiquant des papas fritas, des frites quoi, nous avons fait la queue devant ce restaurant populaire. Plus de patates au moment de passer commande, prochain arrivage ? Qui sait.

Proche de la rue piétonne Républica, nous logeons dans une demeure coloniale décrépie juste comme il faut pour l’authenticité qui donne son charme à l’endroit. La maison est tenue par une grand-mère de 83 ans très active. Bien au calme dans le patio central nous y débutons nos journées devant le petit déjeuner et le soir nous les terminons avec un verre d’eau fraiche provenant du puit.  Car Camagüey  est la ville réputée pour la qualité de son eau filtrée naturellement par les rochers su sol. Autant en profiter

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Allez voir l'album, le drapeau cubain sur le coeur, les yeux vers............ 

Camagüay

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