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Le Blog d'images54620
17 mars 2019

La Havane, Welcome money ?

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Enfin, l’ile apparait sur l’écran de la carte de suivi du vol AM451. Il était temps. Cela ne fait pourtant que deux heures que le Boeing s’éleva au-dessus des hauts volcans qui menacent une ville de 20 millions d’habitants : Mexico. Les chilangos, nom de ces habitants, savent que la peur n’évite pas le danger, alors ils n’y pensent même plus à un Pompéi mexicain.  Dans 1, 100, ou 1000 ans, comment savoir quand arrivera la catastrophe ?

Voilà 30h que j’ai quitté CDG. Paris Mexico, c’est déjà un long trajet, plus 10h de connexion c’est dur. Les voyageurs petit budget connaissent et redoutent ces longues heures à tromper le temps dans un terminal aérien. Pas facile. En plus je n’ai vraiment pas eu de chance puisque j’ai dû prendre le RER plus tôt de la gare du nord à cause du déminage d’un obus de la deuxième guerre qui a refait surface lors de travaux porte de la chapelle juste pour perturber les usagers du RER B 75 ans plus tard.

Un imprévu imprévisible, difficile à imaginer.

 

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Les volcans mexicain                                                                     Cuba apparait

Cuba se profile sous l’aile, nous arrivons par le sud-ouest, de gros nuages dissimulent l’ile. De cette hauteur on l’aperçoit dans toute sa largeur qui ne dépasse pas les 100 km. En un clin d’œil je traverse l’île confortablement installé dans le confort du Boeing. Je me projette déjà dans quelques jours, secoué sur les bancs en bois d’un camion collectivo au moteur asthmatique crachant une fumée noire sur une cote de l’oriente. 100 km : Il faudra des heures de route.

 

Contact sol, roulage, immigration, passeport, tampon, tout ceci en 30 minutes, ce n’est pas mal du tout. Des jeunes femmes en uniforme badgé douane, petite jupe et bas résilles se tiennent bien droite sur des talons hauts, poitrine en avant, mains derrière le dos, bien cambrés, elles suivent du regard les touristes se dirigeant aux bagages.

« Bienvenidos à Cuba » je rajoute dans ma tête « Welcome money ».  Je n’ironise pas, le régime cubain appelle officiellement ceci « captation de devises ». Où est le mal ? Je veux bien y voir de l’hypocrisie de la part d’un pays anti capitaliste. 

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Je covoiture un taxi avec d’autres qui comme moi logeront dans la vieille havane.  Vieille depuis la découverte de l’ile par Christophe Colomb lui-même. Si la «propagande» révolutionnaire vous agrippe dès la sortie de l’avion l’histoire de l’île ne se résume pas aux dernières décennies sous le règne des commandants barbus. Vers 1514 les conquistadores bâtirent, cote sud, une base de conquête du nouveau monde, puis déménagèrent côté nord quelques années plus tard, mieux placé pour la navigation vers l’ancien monde.

La ville s’enrichit avec le trafic des esclaves et des matières précieuses exploitées dans toutes les colonies d’Amérique. C’était depuis La Havane que partaient en convoie les galions espagnols remplies de richesse vers la couronne d’Espagne. C’est toute l’histoire des Caraïbes et de ses pirates, littératures et cinémas en feront des trésors de richesses.

 

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Cuba est l’une dernière colonie perdue par l’Espagne, aidée par la jeune puissance voisine les USA. Les cubains seront indépendants en 1898 après un vote au sénat américain et un traité ratissé à Paris. Les USA s’octroyèrent le droit d’intervenir à Cuba, ils craignent les voisins turbulents. Cela va enchaîner La Havane à Washington jusqu’à Castro. On connait la suite, la révolution a bien démarré puis tourné au vinaigre.  Enfin en fonction des convictions de chacun. Maintenant que l’ère Castro est terminé c’est un sujet de discussion entre visiteurs.

Comment percevons-nous ce régime ? Les réponses sont souvent binaires. Je ne vais pas développer ici. Les urnes sont prêtes dans des bureaux votes, le 24 février el pueblo est appelé à s’exprimer pour un changement de constitution.

 

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Une bonne nuit réparatrice et me voici frais comme un gardon nageant entre les récifs et écueils dans les ruelles de La Havane. En effet si vous vous écartez un peu de l’ornière tracée pour les touristes, vous quittez le salon d’accueil pour les communs, La Havane sans fard et maquillage, surprise à la sortie du lit.

Il faut être vigilant. Agression ? Pas du tout. Ne pas trébucher sur un chien endormi à l’ombre au milieu de la rue. Les trottoirs étant rarement accessibles aux promeneurs, trop étroits Ils sont réservés aux riverains assis sur une chaise ou leurs marches d’escaliers.

Une voiture vous suit, vous remontez sur le trottoir, un vélo taxi en réparation, un marchand ambulant, vous redescendez sur la chaussée jusqu’au prochain obstacle. Faites attention aux liquides dégoulinant des balcons, une femme étend son linge ou se débarrasse de son eau de cuisine dans un pot de fleur qui forcément débordera sur la tête du piéton se trouvant dessous au mauvais moment. Peu de risques de vous faire renverser par un vélo taxi, en général ils vous auront repéré et averti. Je retrouve presque les mêmes voitures au même endroit depuis mon dernier passage il y a deux ans. Faut dire qu’elles sont là depuis 50 ans pourquoi auraient-elles bouger depuis ?  

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Les réformes apportées par Raul commencent à se voir dans les rues qui petit à petit se remplissent de nouveaux modèles importés. Surtout ces petites motos électriques chinoises qui apportent une touche asiatique, on n’est pas encore à Bangkok.

le Wi-fi fait son entrée dans les intérieurs toutefois la plupart des habitants doivent encore choper le divin signal sur les places publiques.

Le capitole est toujours en travaux, les demeures coloniales continuent de s’écrouler et des chantiers de constructions parsément la ville de grues et barricades de protection.  

 Oui, il existe une magnifique architecture coloniale rutilante comme les voitures américaines stationnées devant. Bien que ces façades soient très photogéniques je passe devant sans m’y attarder préférant les quartiers populaires, soit 90 pour cent de la Vieja Havana.

Quand même, une soirée je veux bien descendre la paseo José Marty vers le bord de mer et m’imaginer que je suis ici à La Havane, celle d’avant la révolution.  

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L'Album dans Flick. ¨Pratique Flick 

La Havane 2019

Explore this photo album by Gérald Masnada on Flickr!

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Commentaires
A
Super!! Ça me rappelle des souvenirs de voyage! Cuba Avril 2016! Bises et merci pour le partage. Alexandra
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