Déjeuner en paix, au café blanca.
« Vous êtes ici » ces mots accompagnés d’une croix rouge tracés sur une carte indiquent à celui qui les lit justement qu’il n’est pas d’ici, puisqu’il cherche à se situer. Que signifie être d’ici ? Sommes nous d’ici parce nous y sommes nés ? Etre né quelque part c’est toujours un hasard, cette chanson me plait bien, elle dit l’essentiel avec des mots simples. Je ne me considère pas être du village de Meurthe et Moselle ou je suis né et ou j’ai grandi. J’ai quitté la campagne pour la ville, car je suis plus rat des villes que rat des champs. Et quand on me demande d’où je suis la réponse varie selon l’endroit ou elle n’est posée. Si on me la pose à Paris ou en France alors je réponds je suis de Paris et je rajoute si cela apporte quelque chose, le 10eme arrondissement. Si la question est posée dans un autre pays et bien je réponds également Paris, et précise France sans indiquer l’arrondissement.
Etre né quelque part c’est partir quand on veut. Revenir quand on part.
Prendre son sac, revêtir une nouvelle peau celle du « je ne suis pas d’ici ». Il faut savoir quitter sa rue, son bistrot, ses habitudes tueuses pour un ailleurs différend, ce changement d’atmosphère me permet de faire une mise au point pour un petit clin d´œil de survie. J’ai tenté d’expliquer dans le précédent message ce besoin d’ailleurs. J’ai quitté Paris pour commencer cette période de décontamination, je n’avais pas besoin d‘un changement brutal, garder un peu mes repéres de rat des villes. Je ne suis cherche pas la spiritualité comme mon voisin JFK qui part bâton à la main sur les chemins de pèlerinage. Des saintes journées de marche avec mes pensées comme seul compagnie même dans les plus belles cartes postales je ne peux pas. Me retirer dans un monastère au Népal comme la jolie trentenaire rencontrée à Buenos aires, non plus. Oui vous avez noté que Buenos Aires n’est pas tout fait sur le chemin de Katmandou pour une Parisienne, disons qu’elle a fait un petit accroc à son projet. Je souhaite me préserver au début dans un environnement urbain, les grandes villes bruyantes, j’y suis bien et encore mieux si « je ne suis pas d’ici ».
Alors me voici à Mexico, 19 millions d’habitants, 6 000 habitants au KM² à 2400 m d’altitude, un climat convenable, pourquoi pas ? Et puis cela faisait 25 ans que je n’avais pas pris un petit déjeuner au café la blanca dans l’ avenida 5 de mayo, alors « vamos in mexico Géraldo ». Donc, avec ma gueule de gringo c’est sur je ne vais pas être pris pour un local. Un bon moyen de prendre connaissance et d’engager de longues conversations qui si elles sont aussi inutiles que celles menées à Paris au café du commerce ne feront sans doute connaitre d’autre point vue. On ne va pas me demander mon avis sur la loi Macron, l’interdiction des diesels à Paris, le dézonage Navigo et l’ouverture de casto le dimanche.
Ce matin à 5h10 Iberia se posait, douane, bagage, change, taxi à 07h30 j’étais au zocalo pour le lever du soleil. Quel plaisir de revoir cette ville à son réveil avec un chauffeur super sympa, tout de suite dans l’ambiance. A 8h00 je prenais mon déjeuner au café Blanca, puis à 10h00 j’ai enfin pu récupérer ma chambre.
Suite dans deux jours.